samedi 7 mars 2009

JVDUPDF ! (Je Vis Dans Un Pays De Fous)


Aux États-Unis, le vendredi est un jour bien spécial. En France aussi, me direz-vous, sauf qu'en France, c'est officiel : on attend le vendredi dès le lundi.

Ici, il est de mise de se saluer en s'exclamant "TGIF !" (prononcer ti dji aï èf, comme les lettres en version anglaise, quoi) qui signifie : Thank God It's Friday ! (Dieu merci, c'est vendredi !). Ou encore "Happy Friday !"
C'est ce que le monsieur de la sécurité me dit tous les vendredis (mon succès auprès de ce personnel est international).

Les bons voeux du vendredi me font sourire, même si je me dis que bon, ça va, il y en a quand même chaque semaine. La première fois, j'ai cru que c'était un vendredi spécial pour qu'on me souhaite une chose pareille...

TGIF, pour le coup, me sidère. C'est comme si, après avoir prétendu 4 jours que tout allait bien et que le travail nous rendait tous heureux, on laissait enfin exploser son impatience. Moi qui croyais vraiment que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, je découvre que tout le monde attend aussi le vendredi aux États-Unis !

Et c'est LÀ, précisément à cet instant que toute les contradictions de la culture américaine refont surface. Si je m'étends un peu sur la question, je crains d'employer le terme hypocrite. Aussi, je n'en dirais pas plus.

(Ici, imaginez vous mes mains tremblant sur le clavier : ne pas détailler ?! Moi ? Aaah, torture ! Est-ce que je craque en racontant comme je sais que cet enthousiasme est assez communicatif et que l'ambiance semble globalement meilleure que dans beaucoup d'institutions françaises ?
Et là, vous vous dites "Quelle démago, il faut toujours qu'elle trouve un point positif aux Américains alors que nous, on veut les détester tranquillement et pouvoir savourer ce mépris sans se dire qu'on devrait peser le pour et le contre !"
Ben oui, mais j'ai mauvaise conscience, sinon. C'est comme Roger Rabbit qui est obligé de répondre à toc totototoc... ) (Je sais, c'est seulement maintenant que je ferme la parenthèse).

Apparemment, ça choque particulièrement les étrangers puisque c'est ma voisine de bureau Alexandra (grecque qui a grandit à Istanbul et étudié aux États-Unis) qui m'a fait découvrir cette expression dont nous avons discuté lors du déjeuner ce midi, riant aux éclats, avec une réaction un peu perplexe de la part de nos collègues américaines qui ne voyaient même pas ce qui pouvait nous faire rire.

Je suppose que lorsqu'on a seulement deux semaines de congés par an, on sait se réjouir de deux jours consécutifs.

Dans la même veine, parce qu'ils sont de véritables festifs, il y a le "casual Friday" (vendredi décontracté), où, après 4 jours où on a fait semblant qu'il était normal de bien s'habiller, on vient au travail décontracté (jeans).

Sacrés américains. L'illusion et ça ne semble pas interpeler qui que ce soit.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ben didonc, j'avais jamais entendu parler de ca. En tout cas j'ai hâte de pouvoir dire ca un jour (plutôt que joyeux samedi midi).
Encore des articles !
grosses bises

Anonyme a dit…

http://www.cartoonstock.com/newscartoons/cartoonists/tbr/lowres/tbrn299l.jpg

winw a dit…

chez nous ça ferait MMDCV ? il faudrait que j'en parle à mon patron qui est à la pointe du conventionnel et qui a adopté le friday wear (pantalon en velours côtelé marron)depuis un moment...

Anonyme a dit…

C'est un bonheur de retrouver ce blog .