lundi 29 septembre 2008

Welcome to my hood

Je ne vous ai pas beaucoup présenté ma terre d'accueil. En voici donc un aperçu visuel...
J'ai reçu quelques plaintes concernant la fin en queue de poisson du post sur le Waterfire. Mais c'est tout simplement parce qu'il n'y a rien à ajouter ! C'est un spectacle de feu sur l'eau avec de la musique qui sort d'endroits improbables, parfois on découvre que c'est un/e chanteur/se qui en est à l'origine et je n'ai pas tenu jusqu'au bout parce que les barques n'ont de cesse de raviver le feu et qu'au bout d'une heure, on s'est dit qu'on pourrait chercher un bar, maintenant.
Ce que je peux tout de même vous dire, c'est qu'une étudiante indienne de mon "hall" nous a confié qu'elle aimerait beaucoup se marier au Waterfire.
Sans transition, la suite...

Il fait nuit sur Gotham City...

On a aussi un Flat Iron Building comme celui de New York et des supers policiers qui attendent comme s'ils avaient quelque chose à faire.

Ceci n'est pas qu'un hommage à Ross et Monica.

Ca tient tout juste pile poil.

Les gentlemen, auxquels ce lieu est réservé, peuvent se distraire comme il se doit (cliquez sur la photo si vous ne distinguez pas les inscriptions).

Berlin n'est qu'à deux pas...

... San Francisco aussi !

J'ai déjà des fruits à mon nom, je peux pas non plus tout avoir...

Hablamos Español together ! C'est le mexicain du coin qui m'aime bien parce que je lui parle espagnol au lieu de lieu dire "Kèn a gett èï smohl beuwido ?"

Je vous fais aussi partager mon plaisir contemplatif des cieux.

Vraiment, ils sont drôles ces Américains !

Météo

L'automne arrive, les feuilles rougissent vraiment, c'est beau !

Sinon, la menace de l'ouragan Kyle nous a pesé sur la tête tout le week-end. Le NHC (National Hurricane Center) avait prévu de fortes pluies et des vents très violents qui sont en fait passés au Nord de la Nouvelle-Angleterre, c'est-à-dire en Nouvelle-Écosse et au Canada.
Nous avons donc été épargnés, après s'être imaginé se réfugier dans la salle des machines à laver (au sous-sol), comme dans Desperate Housewives.
J'exagère et bien sûr que je pense à la Nouvelle-Orléans avant de penser à Desperate Housewives... Mais quand même, la fatalité de ces catastrophes naturelles (toujours énormes aux États-Unis, parce qu'ils ne font rien à moitié) est assez angoissante.

Nous avons tout de même eu droit à de grosses pluies tropicales (moi non plus, je n'aurais pas cru que des pluies tropicales pouvaient atteindre le nord du pays) qui m'ont fait me réjouir de l'acquisition de mes bottes en caoutchouc l'Aigle (je suis chauvine) - le campus de Brown est sur une coline et c'est une vraie rivière qui naît à chaque pluie.
L'université nous a d'ailleurs envoyé un mail à tous. Les américains aiment nous rassurer.

Pardonnez-moi pour la non-traduction, mais je suis pressée par le temps. C'est un mail alarmiste qui nous informe et nous recommande de bien fermer nos fenêtres et d'éloigner tous nos objets de valeurs de celles-ci, ainsi que de les placer en hauteur (risques d'inondations).

SUBJECT: Tropical Storm Kyle

As you may know, the weather forecast for Providence and Southern New England at large consists of heavy rains deriving from Tropical Storm Kyle and projected for the next 72 hours, through Sunday, September 28, 2008. Precipitation is expected between 3 and 5 inches, with flooding potential in some areas. Wind velocity over this 72-hour period is not expected to exceed 30mph but as you know can change based on different factors.
Please be assured that the Department of Facilities Management is taking proactive measures to limit our exposure to the heavy rains. Your cooperation is important as we take different precautions in reducing the storm’s impact on the campus.
The awareness and support of the University community is essential in maximizing available resources while minimizing building damage and ask for your support in this matter.
• Please remind occupants and users to close and secure open windows in their respective locations.
• Windows, including storm windows, should be completely closed and locked.
• Notify Facilities Management at 863-7800 as soon as possible, if there are any deficiencies that prevent windows and or exterior doors from properly closing and securing. Damage and loss cases can be reduced if occupants/users ensure windows and doors are properly closed and secured.
• Relocate valuable property away from windows.
• It is always beneficial to elevate, where possible, boxes/equipment that are stored on the floor.
We greatly appreciate your time and effort regarding this matter. Working in partnership with University community leads to effective communication, cooperation and teamwork that result in achieving greater success.

Thank you.


Cela nous a finalement valu une scène façon Parapluies de Cherbourg, starring (de gauche à droite) Denoal, Clémence et sa soeur Camille - tout New York était là ce week-end !

Light my fire à Providence

Providence, capitale du plus petit état des États-Unis : le Rhode Island.

La ville comporte un mall (centre-commercial), un dôme qui est le 4e le plus grand du monde (après le Taj-Mahal !), plusieurs centres-villes et un musée des Beaux-Arts (très beau et qui a de très belles pièces dont un très très vieux Bouddha - j'ai oublié à quel point - et des artistes internationaux. La ville est aussi divisée en deux par une autoroute (la strucure est incompréhensible) et elle a une rivière qui est l'attraction de la ville à peu près deux fois par mois, grâce à l'attraction du Waterfire (feu sur l'eau).

Autant vous dire que le Waterfire, c'est la folie. Entre les grosses barques et les gondoles aux drapeau américain qui passent (héritage de l'immigration italienne régionale, mais faut quand même pas éxagérer, ce sont des américains), et surtout le feu sur l'eau, c'est un vrai spectacle !
J'oubliai aussi les chanteurs et musiciens...
Événement assez étrange, donc, mais qui est plutôt plaisant à voir.

Cependant, on voit de (très) nombreux poissons morts flotter et on se demande tous si c'est à cause de ces feux à répétition.
Et surtout, on se demande pourquoi ces feux ont lieu si souvent ! C'est quand même très polluant.

Enfin, je me demande pourquoi je prends un tel élément en considération puisque de toutes façons, si jamais ils devaient y réfléchir, ça viendrait probablement après avoir pensé au fait que les 4x4 sont inutiles en ville (et les 4x4 français à côté des américains, c'est de la rigolade !), que les machines à laver n'ont pas besoin de contenir 10kgs de vêtements, que les réfrigérateurs ne doivent pas nécessairement ressembler à ceux qu'on trouve dans les restaurants et que la minuterie est un concept intéressant.

Trêve de suspens, voyons la bête...

jeudi 25 septembre 2008

Stay back !



Aujourd'hui, Clémence et moi avons pris notre dernier cours de self defense, spécialité "viol".
Ainsi, pendant 4 sessions (dont une que j'ai plus ou moins sechée ne voyant pas les profs arriver, je suis allée faire du basket toute seule et j'ai dit que j'étais déjà en train de jouer quand elles m'ont rappelée - ne croyez pas que je n'ai pas d'amis, mais le basket n'attire pas grand monde à part moi-même !), nous avons appris à nous défendre contre l'homme malveillant qui chercherait à abuser de notre personne.

Personnellement, je ne suis pas très craintive et je n'ai jamais eu de problème particulier, sans avoir pour autant fait preuve d'une vigilance particulière lors de mes sorties. Ceci dit, on n'est jamais à l'abri d'un risque et comme ce cours motivait beaucoup Clémence, je l'ai suivie.
(Lorsque j'ai expliqué ça en me présentant au cours, les profs (2 femmes) m'ont regardée en secouant la tête : "quelle inconsciente ! Se disaient-elles" "Et ça arrive ! M'ont-elles dit".

Bref, avec Officer Pat et Tammy, deux policières un peu vulgaires mais qui connaissent bien leur boulot, ça ne rigolait pas.

Le premier cours, j'étais moi aussi atterrée par leur discours :
"La philosophie du RAD (nom de l'atelier) : Développer et améliorer les options de selfdéfense, pour qu'elles deviennent des considérations viables pour la femme qui est attaquée".

Sur un ton moralisateur "Vous y avez peut-être déjà pensé... Ou peut-être pas..."

"Je sais que je suis vulnérable, parce que je suis une femme".

"Vous allez découvrir que vous avez un tigre qui sommeille en vous ! Et vous allez le faire s'exprimer ou je le ferai moi-même !"

"Ce sont des jeunes hommes ! Ils pensent avec leur pénis !"

Tout ceci sur un ton plutôt autoritaire avec l'air d'avoir vu plus d'une ignorante ou mijorée...
Il est vrai que le taux d'agressions sexuelles est apparemment anormalement élevé sur les campus américains. Il faut cependant noter qu'il y a beaucoup de jeunes filles qui découvrent l'alcool à l'université (puisqu'on a pas le droit de boire avant 21 ans ici) et qui ne connaissent pas leurs limites. Il en est de mêmes pour les garçons.
Aussi, il y a tout un tas de jeunes inconscients qui découvrent la vie, quand nous autre Européens n'en avons déjà plus rien à faire, si tant est que ça nous ai jamais intéressé...

Petite parenthèse pour celles et ceux qui s'inquiéteraient pour ma sécurité : n'oubliez pas que je suis responsable !
Pour ce qui est de la part de risque inévitable, ben... On a juste à faire attention et à savoir quand hurler "Stay back !"


Je reviens donc à mon cours qui a provoqué en moi quelques fous rires retenus, tellement mes profs me semblaient être des carricatures de femmes émancipées, et qui ne se laissent pas faire. Je trouve ça très honorable, mais vraiment pas très classe, si c'est ça...

Nous avons cependant appris tout un tas de coups auxquels je n'aurais jamais pensés, ainsi que comment les répartir, comment utiliser sa force dans différentes situations, etc.


Aujourd'hui, dernier jour : la mise en situation !
Fini le petit coussin sur les avants bras d'Officer Pat, place au policier baraqué qui va voter pour McCain - mais ça c'est une autre histoire.

Nous avons toutes enfilé un tas de protections, parce que bon, il ne s'agit pas de prendre plus de risques qu'il n'en faut non plus, et avons découvert Mr. Je-sais-plus-son-nom-mais-il-avait-vraiment-un-humour-pas-drôle qui était lui-même protégé des pieds à la tête. Vraiment en entier, recouvert du même genre de protections que nous. Sauf que comme il devait se faire tabasser, il devait être plus protégé. Je n'ai pas pu prendre de photos de lui, malheureusement.


J'avais déjà fait vaciller ma prof la dernière fois, mais à celui-là, je lui ai fichu une raclée !
Au début, je n'avais pas compris qu'il fallait se débattre et s'échapper au plus vite : je me suis mise à le tabasser dès qu'il a lâché mon bras.
Puis Pat' m'a dit que je devais m'enfuir, c'était le plus important ! On a recommencé, avec plusieurs cas de figures où je lui ai montré de quel bois je me chauffais et comme les muscles qui m'avaient donné tant de pouvoir au lancer de poids étaient toujours là, prêts à s'emballer.

Pour ce qui est du tigre, Pat' n'en a pas reparlé mais Tammy ne manquait pas de nous rappeler de hurler "NO !" à chaque coup frappé :
- Coup de pied "NO !"... Coup de poing "NO !"... Coup de genou "NO !", jusqu'à ce qu'on soit libre...
Personnellement, j'avais un peu de mal avec ce concept.

Le gros point noir du cours, c'était l'espèce de jubilation qu'elles semblaient ressentir en nous racontant des histoires horribles qui ne pouvaient qu'accroître une paranoïa éventuellement existante ou la faire naître si elle n'existait pas !
Je ne vous en ferai pas part, parce que je suis profondément contre ces pratiques de politiques de la peur.
Une fois de plus, j'ai pensé au fait que les américains pensent que l'être humain est par nature ignorant et qu'il faut donc lui apprendre, lui expliquer, et lui dicter ce qu'il doit faire.
C'est ainsi que j'interprète les explications omniprésentes pour tout ce qu'il faut faire, depuis commander un sandwich jusqu'à la démarche administrative la plus compliquée en passant par le sens dans lequel valider son ticket de bus...
Sans compter la syntaxe anglaise du conseil : au lieu de dire "C'est par là que vous trouverez le supermarché", on dit "Vous voulez prendre ce chemin pour arriver au supermarché".
Je m'arrête là pour ces considérations - Photoshop et mon devoir de médias modernes m'attendent toujours de pied ferme.

Je félicite aussi Clémence pour sa réactivité à taper dans l'entrejambe de son agresseur ! Plus besoin d'avoir peur en rentrant le soir !

samedi 20 septembre 2008

Histoire de se réchauffer un peu

L'hiver arrive. Enfin, ne soyons pas si pessimiste tout de suite, disons que l'été s'en va vers de nouveaux horizons et que l'automne s'installe... Depuis 2 jours, la température a sérieusement baissé, sans que ça change le temps très ensoleillé. C'est un peu mesquin parce qu'on ne s'attend pas à être frigorifié quand on était en t-shirt quelques jours avant... Et puis, sur le coup, on refuse d'y croire alors on reste quand même en t-shirt et on se dit que le pull qui nous sert à combattre la clim meurtière des salles de cours suffira...
Erreur ! J'ai mal à la gorge, au nez, tout ça... Je fais peur aux gens qui me disent qu'un rhume est bien la dernière chose dont ils ont besoin (ah c'est marrant parce que moi je me suis dit que c'était sympa de tomber malade quand j'ai plein de boulot). Enfin, je suis pas vraiment malade, juste un peu flagada et déçue par le départ si soudain de l'été. Je pensais qu'on s'entendait bien...

Bref, je poste ci-dessous des photos de notre (Clémence et moi) excursion à Newport, petite ville balnéaire à 1h de Providence. C'est là où Gatsby le Magnifique a été tourné ! C'est une très jolie ville avec de grandes villas, très propre aussi. Bref, la ville balnéaire bourgeoise de la côte Est.
Je tiens à préciser qu'on s'est baigné ce jour-là ! C'était pas une visite en bottes en caoutchouc.

A l'aller, à l'arrêt du bus, on a rencontré des Allemands qu'on avait déjà croisés à la journée d'orientation. Il y avait un couple avec un bébé et, malgré leur attirail, ils semblaient très motivés par la deuxième plage de Newport, sachant que la première était à 30minutes de marche et qu'il en fallait autant pour atteindre la seconde.
On est restés assez tranquillement sur la première en attendant une allemande retardataire (oui, une faille de la nation) puis nous nous sommes dirigés vers la deuxième, au pas de course. Clémence et moi étions claquées ! Nous étions à la fois impressionnées et un peu apeurées par tant de détermination et d'efficacité, mais peut-être que ça c'est notre problème national aussi ? Le fait que nous ne soyons ni déterminés, ni efficace ?

Cessons ces généralités, on a passé une très bonne journée et on est parti de la deuxième plage avant les autres, histoire de marcher tranquillement et de voir le port...

Ah et je tiens à préciser que j'ai mangé la pire salade de ma vie avec du poulet recontistué, c'était immonde ! Je n'aurais pas cru que ça puisse être aussi infecte. Je rêve d'un poulet fermier aux oignons de Trébons...

Hihi, je rigole encore en repensant aux surfers qui étaient dans l'eau ! Ils n'ont pas compris que c'était de l'autre côté de l'Atlantique qu'il fallait aller... Enfin, c'était drôle, j'avais l'impression d'être dans "Brice de Nice", avec l'attente de LA vague.

Ces goëlands (j'espère ne pas me tromper d'espèce) cohabitaient avec les gens assez librement. J'ai dû intervenir plusieurs fois pour en faire fuir certains qui pensaient que les pique-niques étaient pour tout le monde.
Ils attrapaient des coquillages qu'ils gardaient dans leur bec et s'envolaient avec pour ne pas se faire attaquer par les autres, sauf que dès qu'ils volaient un peu trop haut, ils laissaient tomber le coquillage qui était rattrapé par un autre goëland et ainsi de suite...

Les MNS ont les mêmes planches que dans "Alerte à Malibu" ! Ici, ce ne sont pas des CRS, mais des jeunes qui ont l'air de faire ça comme job d'été. Ca ne met pas trop en confiance de voir ces jeunes qui ne font même pas semblant qu'ils font un truc important et qui se racontent des trucs sur les filles autour par talkie-walkie... Les américains parlent fort, rien ne pouvait nous échapper...

La vie est une question de choix.

J'aime les infrastructures piétonnières surdéveloppées des Etats-Unis. À gauche, une nationale, à droite, un semi-fossé, un trottoir, quoi.

Retour à Providence en bâteau. C'était beau !!!

Il y avait beaucoup de vent, comme en témoigne cette photo de la femme qui avait juste les cheveux bouclés et qui s'est transformée en Desireless. Ca m'amuse toujours autant de voir cette photo !

mercredi 17 septembre 2008

Mon nouveau compagnon Photoshop et ses amis


Ne pensez pas que mon silence est dû à un manque d'inspiration, loin de là !
Je suis simplement débordée par le travail que je dois accomplir. Ca faisait longtemps que je n'avais pas eu autant de devoirs hebdomadaires et je ne parle pas de la quantité de lecture ! Submergée, suis-je.


Je vous fais un bref descriptif de mes cours, pour cesser tout suspens :

- Un cours sur les cultures de médias modernes (sous-titre : écrans et projections). Le cours a lieu 3 fois par semaines, avec un à deux longs métrages projetés en plus.
La prof est une jeune Canadienne Coréenne très dynamique et rigolote, qui a un Macbook Air et qui est vraiment brillante. Je suis toujours impressionnée par son niveau de culture et de traitement des concepts sur lesquels on travaille.
Deux des rencontres sont des amphis et la troisième est un TD (pour adapter ce concept au système français). Je n'avais jamais eu de cours fonctionnant comme ça, c'est plutôt intéressant.

Ce qui m'a le plus frappé, dès le début des cours, c'est l'aisance avec laquelle les étudiants interviennent en cours.
J'en étais presque choquée : on ne fait pas perdre son temps au professeur qui se fiche pas mal de notre avis et qui est surtout parasité par nos interruptions ! Apparemment, ici, on ne s'en fiche pas, et la prof demande à plusieurs reprises au cours du cours (oui, c'est un peu répétitif, j'en conviens) si on a des questions ou commentaires.

En France, ça arrive aussi qu'un prof se dise qu'il veut nous sentir éveillés et qu'il nous incite à participer. Sauf qu'en général ça se solde par un silence plutôt lourd, à moins qu'un seul étudiant ait une question qui fasse soupirer tout le monde, parce que lui a toujours des questions inutiles à poser.
Ici, aussitôt l'intervention est-elle suggérée que les élèves réagissent immédiatement et donnent leur avis, posent des questions, etc. Je suis souvent impressionnée par la brillance de certains, sans être sûre de la nature de leur brillance. Ne suis-je pas juste éblouie par leur aisance à formuler des phrases qui semblent couler de source, en employant des mots compliqués ? Je sais que mon niveau en anglais est plutôt bon et que je ne me trouve pas de problème à communiquer, mais je n'en suis pas à un stade où je me sens assez sûre pour déterminer si ce qui me pose problème relève du concept lui-même ou de mes difficultés linguistiques.

Parce qu'il faut le dire, la lecture de textes de Saussure (indisponible en français à la bibliothèque), André Bazin (idem), Walter Benjamin et Benedict Anderson n'est pas une mince affaire en anglais ! Je me perds, c'est beaucoup plus lent et difficile à assimiler...

Cependant, je crois que je ne suis pas encore complètement perdue, malgré mon incapacité à donner mon avis sur ces découvertes. J'ai appris à digérer les textes lentements et ce rythme efficace me bouleverse quelque peu !

J'ajouterais aussi, parce que ce ne sont quand même pas tous des génies (même si c'est fou ce que l'élite américaine est quand même intelligente) que cette participation a un aspect très négatif que j'appelerais "intempestif".
Il faut participer. A tout prix ! Aussi, après avoir vu les Temps Modernes, de Charlie Chaplin, lorsque nous nous sommes attardés sur une scène où l'aliénation du personnage éclate, j'ai pu entendre :

- Etudiant 1 : "On voit que lorsqu'il devient fou et se met à danser, il fait le même geste que lorsqu'il travaillait"
- Prof "Oui, c'est vrai, c'est ça !"
- Etudiant 2 : "Ses collègues ne savent pas comment réagir face à son comportement, il danse, il n'est plus lui-même"
- Prof "Effectivement !"

Non mais je rêve ! Qu'est-ce que c'est que ces remarques qui ne font que raconter ce qu'on voit !!! Et on est récompensé quand on participe comme ça ! Et personne n'a parlé du fait que son aliénation nous faisait voir qu'il n'y avait aucune place pour l'humanité dans cette usine, que personne ne sait comment faire parce qu'il n'est pas prévu d'avoir des réactions humaines, comme l'éternuement qui retarde toute la chaîne !
Bref, je sais, j'aurais pu le dire moi-même mais je crois que j'aurais eu l'air méprisant tellement j'étais atterrée par les remarques précédentes.

Toujours dans le même domaine, une fille de mon cours de photographie numérique (voici mon deuxième cours introduit) passe son temps à faire des interventions en interrompant sans arrêt le prof pour lui demander de préciser des choses qui sont vraiment assez claires. Chaque fois, il semble surpris.
Elle n'est pas méchante, elle l'a remercié de nous avoir acheté du papier pour imprimer nos épreuves, comme s'il nous avait invité au restaurant, et elle aime bien mes nouvelles baskets, et elle s'intéresse au sujet. Mais elle devrait se taire !
Aujourd'hui, le prof nous a montré une photo magnifique qu'il a faite au Caire, avec le Sphinx, des pyramides et tout. Cette photo est immense, c'est très beau.
La fille demande où c'est. Les bras m'en tombent, la machoire aussi, mes paupières se tendent et mes yeux s'écarquillent.
Quelqu'un répond "Egypte", mais elle n'y prête pas trop attention parce que le prof lui dit "Sphinx, pyramides... Le Bronx !" (quartier de New York où il a grandi, réputé pour ses gangsters et sa majorité de minorités - oui, c'est absurde, mais les américains sont aussi absurdes)
Ce à quoi elle répond "Je ne comprends pas..."
Le prof "je blague, c'est au Caire, en Egypte..."

J'aurais voulu m'arrêter à la blague du prof, mais ça aurait minoré mon argument qui lui suggère de moins parler.
Ok, l'Egypte, c'est plus loin des Etats-Unis que de la France, mais quand même quoi !!!

Bref, en tous cas, ce cours est génial et j'apprends à me servir de Photoshop, ce qui se matérialise parfois en combat contre l'ordinateur, d'autres fois en grandes satisfactions. Je vous colle ce que j'ai à retoucher, je sais pas si ça peut vous donner une idée. En gros, il y a des parties à réorienter, remplacer, corriger, des endroits où la lumière doit être différente, etc.
Enfin, last but not least, j'ai aussi un cours de photo argentique, avec le même prof qui subit aussi les interventions d'1 ou 2 étudiants qui s'imaginent intéressants (mais pas autant que l'autre à laquelle je décerne un prix).
Je suis trop contente de savoir enfin comment développer les pellicules et depuis aujourd'hui, comment transformer le négatif en une vraie photo. J'aime beaucoup la photo, je crois. C'est fascinant, on dirait que c'est magique ce qu'il se passe à travers ces réactions chimiques !

Ainsi, pour chacun de ces cours, j'ai tout un tas de devoir à rendre, de choses à apprendre, et de livres à lire, avec quelques contrôles et un gros travail final. Le pire, c'est que la plupart des étudiants avec moi sont des "undergrads", c'est-à-dire qu'il n'ont pas encore leur Licence et je me dis que l'université française a un sérieu problème, qui ne se résoudra cependant pas avec une hausse des tarifs à la fois dérisoire et si importante quand on sait qu'il n'y aura pas grand chose derrrière...

J'ai encore tous les événements organisés à Brown à vous raconter, comment j'essaie de faire du basket toute seule ou presque, comment la nourriture est effectivement mauvaise aux Etats-Unis (j'exclue New York de ce jugement), comment je suis allée à la plage, et aussi retournée à New York, comment le nouveau (prochain pour vous) film des frères Coen est très très drôle et comment j'impose Jacques Tati à Brown University en ayant suggéré une projection de Play Time que je présenterais à ma prof de médias et comme elle a accepté.
Une centaine de personnnes seront bientôt enrichies par ce génie ! (j'essaie de contrôler mon enthousiasme pour ne pas faire trop peur... Et je ne vous raconte donc pas comme il est possible que le département de musique le projette aussi, suite à une discussion avec deux étudiants...)

En attendant, les Mythologies de Roland Barthes trépignent d'impatience dans leur couverture fermée parce qu'elles doivent être intégrées avant demain matin et que je devrai écrire un post sur le blog du cours de médias dessus, à raison d'un par semaine...

mardi 9 septembre 2008

Baygon m'a tuer

Juste un petit mot pour raconter mon anecdote du jour - je vous promets que je vous en dirai plus sur Providence, ses barbecues universitaires, ses soirées Contra Dance, les groupes d'acapella... Mais pour l'instant, je suis entre deux cours et d'ici ce soir, mon anecdote n'aura plus d'intérêt.

Pour ceux qui ne le savent pas, je loge donc dans un "Hall" - Miller Hall - qui est une résidence de Cité Universitaire, avec des chambres individuelles et collectives.
Je suis dans une chambre individuelle, en face de deux autres français (il vaut mieux les parker ensemble, de peur qu'ils se dispersent et propagent leurs ondes de snobes): Clémence et Jérémie.

Clémence et moi nous sommes installées à peu près au même moment, donc on a pu vivre la découverte des Indes ensemble à la manière de Christophe Colomb, en faisant en + sensation avec notre nom quasi identique et incompréhensible pour des gens qui n'entendent pas le son "en".
Pardon, je reprends mon idée : Jérémie, Clémence et moi sommes voisins et passons pas mal de temps ensemble.

On ne ressent pas vraiment l'effet "coloc" dans le Hall entier, même s'il y en a avec lesquels on parle souvent, ça reste encore assez superficiel et nous tissons donc nos autres liens en dehors du nid de Miller.

Lorsqu'on a regardé Dave Chappelle's Block Party, l'autre soir, on s'est rendu compte que des fourmis avaient établi un petit chez-soi dans un coin de ma chambre. Pas de fourmilière en vue, mais un certain nombre de fourmis activement occupée à rechercher de quoi faire leurs réserves hivernales.

J'aime la nature, mais dehors.
Ma chambre n'étant pas très grande, il est hors de question de cohabiter avec quelqu'un d'autre que moi-même !

J'ai donc fait l'achat d'une bombe de Baygon ("Pcht pcht pas de marques" - C'est pas une pub, c'est une référence à la Cité de la Peur), très efficace je dois dire.
Cependant, son gros inconvénient est l'odeur très forte que cela dégage et le fait qu'au bout de 12h; malgré la fenêtre grande ouverte, j'étais toujours incommodée de rester plus de 30 secondes dans ma chambre.
Je me suis couchée avec un mal de tête plutôt pénible et un ventilateur au dessus du visage pour respirer un peu. Je n'étais quand même pas fière, tellement ça sentait fort. J'ai eu un peu peur que ça atteigne mon cerveau et que je ne me réveille pas pour mon nouveau cours de photo à 9h.

Clémence, compatissante, m'avait accordé le droit de m'incruster dans sa chambre avec mon matelas si ça n'allait pas.

J'ai passé une mauvaise nuit, mais je me suis réveillée ce matin, juste à temps.

J'ai oublié de laisser un mot sur l'ardoise de sa porte ou de lui envoyer un texto pour lui dire que ça allait, et, quelques heures plus tard, en sortant de mon cours, je reçois un appel de sa soeur (qui vit à New York) me demandant si ça allait parce que Clémence avait peur que je sois morte asphyxiée par le Baygon et qu'elle n'avait plus de crédit pour m'appeler.
Je me dépêche donc d'appeler Clémence qui me dit qu'elle est en train de chercher la femme responsable de l'entretien du Hall pour lui dire que c'est pas la peine de forcer ma porte...
C'était très drôle d'imaginer la situation où je serais rentrée en trouvant ma porte défoncée parce qu'on me craignait morte.

En arrivant, je trouve sur mon ardoise un mot de Clémence craignant donc une intoxication au Baygon parce que je me réveille toujours tôt d'habitude (elle ne savait pas que mon cours était à 9h).

On a beaucoup ri en se réveillant, encore plus lorsque j'ai découvert l'ardoise de Jérémie sur laquelle elle lui disait qu'elle devait partir en cours mais de me guetter, et la cerise sur le gâteau fût la femme de ménage qui m'a dit que l'idée de trouver un cadavre lui faisait vraiment peur et qu'elle ne voulait pas le faire comme ça.

Cette histoire n'est pas faite pour rire de Clémence (surtout que, me connaissant, nombreux sont ceux qui savent qu'à sa place, j'aurais sûrement forcé la femme de ménage à ouvrir immédiatement la porte), mais quand même qu'est-ce que c'était drôle de recevoir cet appel, et de ne pas être celle qui croit que les gens sont morts pour une fois !

Moralité : Maman, pas d'inquiétude à te faire, on veille sur moi !
Merci pour ton attention Clémence !

PS : Je viens de me rendre que c'est du RAID. C'était bien la peine de faire de la pub au Bayon comme ça !

Patrie, je t'aime

Et oui, venant d'une française, ça choque un peu, non ?
On sait tous que les américains sont plus patriotiques que nous autre mangeurs de grenouilles, qu'une maison sur deux à un drapeau au dessus de sa porte et que les voitures ont des autocollants "Soutenez notre troupes", mais tout de même, quand on se retrouve face à ça, ça surprend.

Voilà ce qu'il se passe au début de l'année dans les universités amériaines.
Loin de moi la volonté de faire des vidéos artistiques, dans ces moments où mes yeux sont plus écarquillés que jamais.

Au moment où vous pensez que je m'égare un peu, regardez les mains de certains étudiants, sur leur coeur. Ca continue de me laisser assez perplexe !

Ensuite, on a eu droit à une prière. Cette prière n'était pas destinée à une seule religion, mais à toutes les religions. Là, les gens ont solennellement gardé la tête baissée, pendant ce discours de "pourquoi sommes-nous là ?". J'ai quand même vu un esprit rebelle, qui s'est assis et a nonchalamment lu son journal pendant tout ce temps. Ca m'a fait sourire, c'est mignon de lutter contre le système comme ça.
Je précise que Brown est une université privée. Il n'y a donc pas d'obligation laïque.
Ah, et quand même, ce rebelle m'a appris que personne n'est obligé de jurer sur la Bible ! Tout le monde le fait et peu de gens savent que c'est autorisé, mais on a le droit de jurer sur son honneur, etc.
Ca m'a beaucoup surprise parce que je m'imaginais qu'avec des billets sur lesquels il y a écrit "In God We Trust", l'Église et l'État étaient judiciairement liés.

Bon, je vous laisse savourer une douce mélodie aux images d'un intérêt digne d'un documentaire sur un poisson rouge dans son aquarium...

Parce que vous le valez bien

Pour vous faire entrer dans le monde merveilleux de Disney... Euh, Providence pardon, voici l'arrivée du corps enseignant et de la présidence à la cérémonie d'ouverture de l'année.

La présidente, c'est la première femme qui passe. Dans les hautes sphères culturelles de la société américaine, on trouve un milieu très cosmopolite. Je doute qu'il y ait beaucoup de présidents d'universités françaises qui soient issus de l'immigration (pour trouver un équivalent à la situation américaine si singulière).
Et ne me parlez pas de Rachida ou de Rama ! La présidente de Brown est une femme admirable.

dimanche 7 septembre 2008

Brooklyn

Brooklyn Bridge, un peu comme celui de San Francisco, mais à Brooklyn. C'est vraiment très grand, long et encombré, mais c'est très beau. On a même pu voir des installations temporaires de chutes d'eau.

On voit pas grand chose, mais c'est la statue de la liberté qu'on aperçoit, avec un hélicoptère qui faisait des rondes incessantes dans le ciel... Et un ciel vraiment très joli.
Au fait, vous pouvez cliquer sur chaque photo qui s'affichera en grand format.

Nombreux sont ceux qui savent que j'ai un petit souci de blocage sur le film de Michel Gondry, Dave Chappelle's Block Party (que j'ai encore regardé ce soir pour le faire découvrir à mes voisins français -je parlerai d'eux en temps voulu, il ne faut pas céder à la tentation d'une nouvelle digression). Je ne saurai que trop conseiller ce film. Mon amour pour le hip hop est né de cette oeuvre pleine d'énergie, drôle, généreuse, envoûtante. Après l'avoir vu 3 fois en salle, puis une dizaine de fois en DVD, je suis toujours aussi émue par ce film.

Pour les connaisseurs, l'immeuble que vous voyez au fond, c'est le Broken Angel ! L'immeuble du couple de hippies dont la femme veut se marier avec Rachmaninov après sa mort, dans sa vie prochaine. (Si si... Son mari rétorque d'ailleurs qu'il faudra lui passer sur le corps pour qu'il laisse un tel événement se produire).
C'est exactement devant cet immeuble, au coin de Downing et Quincy street, que le concert a eu lieu et que le film a donc été tourné.
J'essaie de peser un peu mes mots, histoire de ne pas abuser des points d'exclamations, mais j'étais vraiment fascinée d'être là, dans ce coin très populaire de Brooklyn.
Le couple habitant l'immeuble a été délogé, pour des raisons sanitaires, auquel l'immeuble ne répondait pas. Il me semble que ça va devenir un immeuble avec des lofts aménagés, probablement destiné à attirer une population plus blanche et bobo, afin de diversifier le quartier et de le faire monter un peu. Pour l'instant, c'est un quartier mixte hispanique/noirs.

Vous pouvez voir plus de photos sur cet immeuble ici :
http://www.flickr.com/photos/onebadapple/sets/127493/


Photo de Denoal, qui est décidément très doué pour capter une lumière unique.

Photo de Denoal. Notez la hauteur des roues de la voitures. Oui, vous comprenez, à New York c'est vraiment utile d'avoir un 4x4, avec l'arrière dans lequel charger ce qu'il faut pour le bétail...



Coming soon : Martine arrive à Providence, Martine vit à Providence et s'immerge dans la culture américaine sur un campus.