lundi 20 avril 2009

What are you doing right now? - leçon sur le twittering

Je me suis mise à Twitter. Je sais, pas très original comme action, et en plus, en plein dans le boom, alors que j'y résistais depuis l'année dernière !

Je me reproche mon manque de résistance ou d'audace à l'époque où j'en ai entendu parler la première fois. Parce que là, ça fait exactement le même effet que les jeans slims : les premiers qu'on a vus nous ont paru être une agression visuelle ou une blague, tellement il était hors de question qu'on en porte.
Et maintenant : peu nombreux sont ceux qui y ont résisté, et même si vous avez tenu le coup de la résistance, ben y a pas vraiment de quoi être fier parce que tout le monde s'en fiche tellement tout le monde en porte...

Avant d'oser le slim, il m'a fallu en voir un certain nombre, et je me souviens même avoir questionné Zoé lors de mon premier achat : puis-je le faire ? Oui oui, m'avait-elle rassurée.

Bon, je me suis éloignée du jean slim pour me fixer sur le pantalon droit, mais ça n'est qu'une pauvre alternative et je me fonds dans la masse en attendant la prochaine forme...

... Alors, Twitter.

Pour ceux qui connaissent Facebook, c'est le même genre, sauf qu'il n'y a pas de profil, juste une page de statuts mis à jour (très) régulièrement, voire intempestivement pour certains.
Pour ceux qui ne connaissent pas Facebook, euh... Vous êtes sûrs que c'est moi qui ne sait pas condenser mes descriptions qui doit vous l'expliquer ? Bon bon, je me défie moi-même : il s'agit d'un réseau social sur lequel on a un pseudonyme et une page d'accueil sur laquelle on écrit notre mise à jour du moment. Par exemple, j'ai raconté que je suis allée au New Museum de New York, aujourd'hui et que l'expo Younger Than Jesus était géniale.
En même temps, sur la page d'accueil, j'ai les mises à jour de tous les gens que je "suis". Quand on trouve quelqu'un dont les mises à jour nous intéressent (en général, soit on cherche quelqu'un de précis, soit on clique par-ci par-là et on tombe sur quelqu'un dont on veut connaître les mises à jour), on décide de suivre la personne (en cliquant sur "suivre").

Contrairement à Facebook, on ne devient pas amis avec les gens, on les suit mais ils ne sont pas obligés de nous suivre en retour, tout comme je ne suis pas tous ceux qui me suivent. Vous me suivez ?

Bon, jusqu'à présent, je suivais quelques personnes que je connais personnellement ainsi que des institutions culturelles et des journaux ou magazines (quelqu'un travaillant là-bas est chargé de s'occuper du Twittering, pour une meilleure exposition au public).
Ainsi, quand je suis allée au musée Whitney la semaine dernière, j'ai dit Je suis allée @Whitney, c'était super. Ok, je n'ai pas dit ça exactement, mais le fait que j'aie inséré le "@" (qui veut dire "chez" ou "à") a automatiquement généré un marquage au Whitney qui peut voir ce que j'ai dit sur eux. Si je n'avais pas voulu leur communiquer mon enthousiasme, j'aurais juste mis "au Whitney".

Je communique donc en même temps que je partage avec tous mes suiveurs.
Aussi, il faut savoir que si on veut communiquer avec quelqu'un, tout le monde qui nous suit le voit. De ce constat naît un certain nombres de choix stratégiques à faire.

Sachant que je me sers de Twitter pour connaître les liens que les musées et journaux d'informations ou de culture suggèrent, mes status sont en général orientés dans la même direction. Je me suis jusqu'à présent gardée d'y raconter ma vie qui n'intéresse personne, je vois ça comme un outil de partage intellectuel, qui se transmet d'une façon virale : je vois un élément intéressant que reprends et fais partager à mes suiveurs. Un bouche à oreille instantané.

Mais tout ceci s'est corsé aujourd'hui, lorsque j'ai décidé de jeter un oeil au gros buzz du moment: les pages Twitter de Demi Moore et son mari Ashton Kutcher. Ce dernier a fait une course contre CNN pour avoir 1 million de suiveurs le premier, et le couple s'amuse à raconter leur vie sur cette page, tandis qu'ils répondent aux réactions des gens et qu'ils écrivent à d'autres personnes.

C'est ainsi que j'ai découvert toute une ribambelle de people qui tweete (c'est le verbe) et s'entre-tweete aux États-Unis. Plein de bons sentiments, mais surtout des interactions incroyables puisque ça y est, nous sommes arrivés à l'ère d'une réhumanisation de certaines personnalités qui deviennent accessibles.
C'est fascinant d'une certaine manière. J'ai donc lu comme Nicole Ritchie s'enthousiasmait pour le concert de Britney Spears et mettre toutes ses impressions à jour au fil du concert, depuis son iPhone, évidemment. J'ai aussi découvert comme Oprah Winfrey raconte qu'elle fait du sport et comme Ashton Kutcher et Demi Moore se moquent l'un de l'autre d'une façon plutôt pathétique. Une mine d'or pour ceux qui aiment les people, donc.

Je dois dire que les people ne sont pas trop mon truc dans la vraie vie et encore moins sur internet. J'ai quitté ces pages sans regret, me disant qu'il vaut mieux pour ces personnalités qu'elles restent innaccessibles, parce qu'aucune d'elles ne sont intéressantes.
Toutefois, lorsque j'ai découvert que Courteney Cox Arquette (Monica dans Friends) avait aussi une page Twitter avec un nombre bien inférieur de suiveurs, je n'ai pu m'empêcher d'être attendrie par sa surprise d'avoir 2000 suiveurs et surtout par le fait qu'elle demande à ses suiveurs ce qu'ils font le week-end ! Elle semble naïve face à internet, on a dû lui dire que Twitter était bon pour son image et elle ne se rend pas compte que sans poser de question, elle génèrera déjà forcément une très grosse quantité de commentaires, alors si elle demande leur avis au public, elle ne s'en sortira jamais !

Enfin, en tant qu'inconditionnelle de Friends que je fus, la voyant accessible soudainement, j'ai craqué et l'ai marquée d'un "@" dans mon dernier tweet. Faiblesse ! Je refuse de transformer Twitter en une source people alors que j'en avais fait une source culture. En espérant que je ne me laisse pas dépasser par cette virtualité.

Quelle banalité, tout ceci, mais vraiment cet outil a un potentiel humanisant très impressionnant. Il est dépourvu du caractère fatalement intime et envahissant de Facebook tout en ayant le pouvoir de rendre des institutions culturelles et des journaux vivants !
Les musées nous parlent et nous répondent, il y a là un potentiel de communication qui séduit les foules ! Voilà comment se passe le marketing (entre autres) en temps de crise, et c'est assez efficace.

C'est fou comme du vide physique peut nous passionner.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est quoi les jeans slims ?
Et puis comment ça s'appelle les collants sans pieds. Ca m'agace car je n'arrive jamais à retenir le nom, du coup cela reste une question intrigante pour moi, alors que ça ne m'intéresse que par l'impossibilité de nomination qui s'incarne à travers mon oubli récurrent.
D'où qui s'prend la tête celui-là !!!

Rir a dit…

ca s'appelle des LEGGINGS Papa!!
j'aime bien ta derniere phrase Crocr, ca m'a fait "Rir".