vendredi 17 octobre 2008

New York.. Neeew Yooork ! (vous reconnaissez Sinatra ?)

Lundi dernier, de nombreuses universités américaines ont célébrés la découverte des Etats-Unis par Christophe Colomb et par la même occasion le génocide des Américains natifs, nous faisant profiter d'un jour ferié.
Certaines universités ne célèbrent pas ce jour et beaucoup de manifestations semblent avoir lieu pour s'y opposer, parce que les natifs l'ont un peu en travers de la gorge.

J'ai déjà participé à la campagne pour Obama en appelant des sympathisants pour qu'ils participent à des actions de sensibilisation au vote (cf photo ci-dessous), alors j'ai plutôt décidé de profiter de ce jour-ferié (de toutes façons, je n'ai pas entendu parler de protestations ici). Faudrait pas non plus que je sois trop politiquement engagée, sinon le FBI risque de me suivre. (Si ça se trouve, cette phrase marque la fin de ma liberté !)
Déjà que je tire un certain amusement à raconter que je viens d'une fac communiste implantée dans une des villes réputée pour ses émeutes en 2005...

J'ai donc passé le week-end à New York, accompagnée par un temps magnifique.
En t-shirt, nous nous sommes beaucoup promenés. (Notez que j'utilise la technique du "name dropping" pour raconter comme j'étais en t-shirt mi-octobre)
On a donc pas mal marché et j'ai vu des quartiers que je n'avais pas encore vraiment visités, tout en m'imprégnant un peu plus de la ville, si intense !
C'était un week-end très riche sur tous les points : beaucoup de ballades, de culture, de nourriture. D'accord, sur tous les points qui m'intéressent, devrais-je préciser.

On a visité le Metropolitan Museum , un peu comme le Louvre en moins bien. C'est très grand, mais il y a peu de textes qui expliquent les momies, le temple reconstitué, tout ça... On dirait qu'ils ne savent pas trop quoi faire des vieilleries, à part se dire que c'est beau et fou comme c'est ancien. Le point vraiment très positif de ce musée, c'est sa terrasse. Une vue imprenable sur New York, juste en face de Central Park (je dois travailler sur une photo panoramique mais elle n'est pas encore finie) avec les grattes-ciels tout autour et des oeuvres de Jeff Koons.

Dans le métro, on a aussi rencontré un partisan de McCain et Palin du New Jersey qui venait à New York pour dater (RDV galants) qui s'est tout de suite pris d'amitié pour Camille et qui lui a dit comme les américains adoraient Sarkozy (... mauvaise pioche).

Un voyageur s'est mis à lui demander comment il pouvait envisager 4 ans de plus avec les républicains, ajoutant que si McCain mourait, ce serait ELLE la présidente, mais ça n'a pas eu l'air de l'ennuyer.
Je ne soutiens pas toutes les moqueries dirigées contre Palin, parce que je pense qu'une partie sont complètement gratuites, mais quand même je n'ai jamais vu une personnalité politique aussi idiote risquer de mener un pays. Même Deubeuliou Bush me semble être une lumière à côté ! Je soutiens donc tout de même une bonne partie de ces moqueries justifiées, seulement pas celles gratuites. Mais est-ce que ça vous atteint tout ça chez vous ?
http://palinaspresident.com

Je m'étendrai prochainement sur les élections : il y a trop à dire !

Vendredi soir, Denoal et moi avons profité du New York Film Festival pour aller voir "Laissez tomber la pluie" d'Agnès Jaoui, en sa présence. (Entre temps, nous avions dîné dans un restaurant italien délicieux avec Camille, Clémence et une amie de Camille qui se trouve être une amie d'une autre amie de Paris : le monde est petit !). Le cinéma était super beau. Les vieilles salles sont beaucoup mieux entretenues qu'en France, si on se réfère à ce que j'ai pu voir jusqu'à présent ici.
Agnès Jaoui était trop mignonne avec son anglais approximatif et je l'aime toujours beaucoup. Et son film m'a aussi beaucoup plu. J'ai pu voir à quel point certaines oeuvres sont très françaises sans que je trouve ça être un défaut, même plutôt l'inverse. Non pas que je sois anti-chauvinisme, mais je suis fatiguée des films français qui sont tous pareils, tout comme je ne m'intéresse pas aux comédies romantiques (sauf "En cloque, mode d'emploi", ça c'était génial), ni vraiment aux blockbusters américains...
C'était rafraîchissant de voir des gens vivre et parler normalement, avons-nous pensé.

Oui, même en étant habituée, j'ai toujours l'impression que les américains parlent comme s'ils étaient dans un film. La tonalité qui m'agace vraiment, c'est quand ils expliquent quelque chose. Je dois avoir un problème avec leurs explications puisque j'avais déjà évoqué le "vous voulez faire ça" pour nous suggérer de faire quelque chose. Quand les étudiants expliquent un truc en cours, ils prennent une voix qui râcle un peu leur gorge et qui n'aurait aucun sens en français, d'ailleurs. C'est vraiment très particulier et c'est un ton assez calme, mais qui m'insupporte, surtout quand il est accompagné de "I don't know, I just thought it was kinda cool" (Chais pas, j'ai juste pensé que c'était plutôt cool). Oui, c'est comme ça qu'on parle en cours. Une fois j'ai dit "bitch" (pétasse) pour parler d'un personnage d'un film et ça n'a choqué personne.
Je suis toujours étonnée par ces coutûmes familières, même si je sais que si j'en parle, on me dira "non mais c'est Brown. Ici, c'est une fac tellement libérale (au sens américain : de gauche) que tu peux tout te permettre". Mais je sais que mes confrères expatriés sont d'accord, le ton est très détendu en cours et dans les devoirs également !

Zut, je me suis perdue. Je reviens à New York. Petite dormeuse que je suis, je me suis levée tôt pour aller me ballader dans Soho (au sud de Manhattan) et le Village puis le long de la Hudson River (au téléphone avec Juliette).
C'était une super ballade, il faisait très beau et je me suis acheté un gros manteau de rappeuse North Face pour l'hiver (voir photo ci-dessous) et je me suis fait couper les cheveux chez Jean-Louis David pour pas trop cher (30$), mais en sortant de là les cheveux mouillés. On aurait dit un salon à 8 euros de France. Coiffeuses vraiment pas soignées et parlant à peine anglais (Portoricaines). Je n'ai pas voulu lui confier mes cheveux trop sérieusement alors je lui ai dit de rafraîchir mon dégradé et il y a toujours les mêmes défauts de ma coupe précédente sans le bénéfice de la longueur (ça m'énerve ! Du coup je m'attache les cheveux et j'ai la même tête qu'avant - super).

J'ai croisé un petit marché, des sportifs le long de la rivière, et plein de rues New Yorkaises partout. Je suis arrivée jusqu'à Ground Zero que j'ai d'abord pris pour un banal terrain en construction. Ensuite, les drapeaux m'ont intriguée jusqu'à ce que je voie tous les touristes et enfin un panneau.
Il y avait plein de gens qui avaient des prospectus, mais moi j'ai juste eu le prospectus d'un restaurant dont le type a fait la promotion en me disant que si j'y allais, je devais dire à son patron que c'était grâce à lui parce qu'il était très sceptique quant à son efficacité et qu'il ne le payait que 25$ par jour... Vive le capitalisme !
Plus tard, Denoal m'a rejoint et nous sommes allés à une conférence avec Arnaud Desplechin qui est assez drôle, même s'il ne parle pas assez fort. C'était intéressant comme discussion, ça m'a un peu éclairée sur ses films : il cherche à s'amuser et à se surprendre.
Un des points très positifs de cette rencontre fut les macarons et autres denrées pâtissières offertes par un traiteur français expatrié. C'était DÉLICIEUX ! Et comme tout le monde en a volé (il en restait beaucoup), nous aussi.

On a brunché chez Camille le lendemain. Elle et Clémence nous avaient préparé un petit-déjeuner idéal avec des fruits, des french toasts (pain perdu avec du pain de mie), yaourts, etc. Le supermarché voisin, dans le Queens, est une mine d'or ! Je ne connaissais pas du tout ce coin et ça m'a beaucoup plus. Très populaire mais plus varié qu'à Brooklyn au niveau de la population.
On a aussi visité un parc de sculptures, il y avait de supers oeuvres. Mais surtout, on a fait du canöe sur la East River après ! Les américains et leur esprit de communauté sont quand même trop mignons : ils organisent des locations gratuites de canöe pour que les gens en profitent le dimanche. Juste comme ça pour nous faire plaisir, enfin faire plaisir à la communauté.
Nos sourires sont à la mesure de notre euphorie, malgré notre dégaine.
On a fait du canöe à New York, en t-shirt, mi-octobre !
La journée s'est soldée par un délicieux restaurant Thaïlandais où j'ai mangé du tofu très bien cuisiné (avec d'autres choses comme du riz et des branches de verdure qui ressemblaient à des épinards sans en être).

Notre périple gastronomique ne s'arrête pas là ! (Oui, j'ai retrouvé l'appétit et l'hiver arrivant, on a faim - mais j'admets que ce week-end était pour le moins copieux)
Nous avons mangé des pancakes dans un diner à l'américaine de Brooklyn, le lendemain, pour Colombus day donc. C'était délicieux aussi, chez Tom's. J'ai mangé des pancakes aux myrtilles (c'est un mail récent qui a reçu récemment par une autre Camille qui a relancé mon envie de pancakes) mais je pense que je les préfère nature, finalement.
C'était assez aérien, la pâte américaine m'intrigue vraiment, parce qu'elle est assez légère et moelleuse. Rien à voir avec ceux que je fais habituellement...
L'endroit était assez foklorique.
Puis il fut temps de rentrer à Providence où le devoir m'appelait. Tout y va bien, même si je suis assaillie par le travail. Enfin, au moins je m'enrichis quotidiennement !

En tous cas, une chose est sûre : le campus n'est pas endormi par l'hiver ! Hier, nous avons eu droit à un défilé de gens tous nus (avec un chapeau ou des plumes d'indiens) qui sont passés à travers le campus en criant partout. La seule fois où je n'avais pas mon appareil... !

Toutes les aventures de mon week-end entre mes leçons Photoshop (je passe presque plus de temps avec lui qu'avec Clémence), le concert de l'orchestre de Brown et le cueillage des pommes au prochain épisode !

5 commentaires:

Clémence a dit…

ouahou tu as été méthodique...

je trouve que tout est tellement exotique ici que je n'ai finalement jamais le courage de raconter avec autant de soin le quotidien. Les photos aident...

PS / CREDIT PHOTO ou je te traine en justice!!!

winw a dit…

et dis-donc, les gens affichent leur préférence politique aussi clairement que le monsieur au badge dans le métro ? ou alors vous l'avez remarqué parce qu'il était exceptionnel ?

Clémence a dit…

il était exceptionnel, assurément

Clémentine a dit…

Exceptionnel par son républicanisme... Les badges Obama/Biden courent les rues et les sweat-shirts là où nous sommes !

Anonyme a dit…

Sympa le descritif, on s'y croirait et ça fait trop envie!!
A ton prochain périple à NY, essayes un resto sénégalais à l'entrée de Harlem, il devrait y avoir un thieboudiène excellent.
Ici les tee Shirt à la mode au PS c'est FRATERNITE...