Obama elected president

La soirée s'est déroulée dans une euphorie générale croissante, encouragée par le champagne californien gracieusement offert par la mère de Clémence, Sophie.

La salle était encore vide à ce moment là, mais notez simplement le confort des lieux ! Ce n'est qu'un des amphithéâtres...

Le doute plannait encore à ce moment là... Tout le monde attendait impatiemment les résultats de la Pennsylvanie et de la Virginie qui, s'ils étaient démocrates, assureraient la victoire d'Obama. (Ci-dessus, de nouveaux personnages : Nick et Sophie)

Une journaliste avec une tête vraiment bizarre nous annonçait que les Républicains disaient qu'il faudrait maintenant un miracle pour qu'ils gagnent (il n'y a qu'eux pour croire qu'un miracle peut encore arriver à ce moment-là).

On n'arrête pas le progrès ! Les américains, toujours prêts à faire des choses rigolotes, avaient instauré une nouvelle technique ce soir-là : les interviews par hologramme ! Will.I.Am, chanteur des Black Eyed Peas très impliqué dans la campagne pro-démocrate, est donc apparu dans le studio de CNN, en hologramme animé. Parce que même pendant les élections, il faut savoir se divertir.

Vous ne vous rendez pas compte comme nous sommes des rebelles, mais il est interdit de boire de l'alcool dans la rue ici ! À ce moment-là, la victoire a donc été prononcée (vous avez vu la vidéo dans le post précédent). Tous les étudiants se sont rejoints sur le Main Green, la pelouse centrale du campus, pour y fêter la victoire de leur candidat favori. Ici, les Républicains se font très très rares et discrets. C'est une fac très à gauche. Un peu comme Paris 8, en riche et ellitiste, quoi...

Hissage du grand drapeau des démocrates et début des feux d'artifices !

Bataille de feuilles mortes. Ils étaient vraiment très contents. Je n'ai pas réussi à prendre de photo des étudiants qui couraient tous nus, mais ils étaient bel et bien là !

Discours de Barack Obama vu dans un autre amphithéâtre, après avoir suivi la foule faire le tour du campus en criant, chantant et tapant sur des casseroles. En tant que bonne française, je me sentais parfaitement dans mon élément ! Le discours était très émouvant et beaucoup de gens pleuraient. Les retrouvailles entre Barack et Michelle Obama ont suscité des grands cris de joie. Tout le monde adore Michelle.

Obama a une sorte d'aura de messie. Beaucoup mettent en garde contre cette illusion de "sauveur du monde", mais sa prestance lors de ses discours est indéniable. Il est là et il rayonne.

Devant le dôme de Providence (l'Hôtel de Ville et 4e dôme le plus grand du monde après le Taj Mahal), une jeune immigrée se réjouit : le rêve américain peut recommencer.

C'est presque comme le mur de Berlin en novembre 89, sauf que c'est juste un mur qui permettait de rejoindre le trottoir plutôt que de rester sur le bord du canal (la foule s'est trompée de chemin, désorganisée qu'elle est. La foule n'est pas française).

Même la statut de l'ours de Brown avait voté !

Donc, pour donner mon avis, maintenant que quelques jours ont passés, je pense que ce jour restera profondément gravé dans les esprits !
C'était vraiment incroyable comme ambiance, ça m'a donné envie de voter pour un parti qui gagnerait les élections au lieu d'être en crise depuis 2002. Parce que oui, Obama est un candidat bien particulier, au-delà du fait qu'il soit issu de l'immigration. Il a des idées, il fait rêver et il impressionne. Finalement, je crois que la population ne demande pas grand chose de plus. Est-ce que la France pourrait aussi élire un noir ou un autre candidat d'une minorité ethnique ? Je ne pense pas. Pour que les États-Unis en arrivent là, il aura fallu des années durant lesquelles la diversité ethnique aura progressivement pris de l'importance au sein du gouvernement. En France, on a trois femmes ministres dans ce cas. Ouf, on a pu caser femme et minorité ethnique ensemble, d'une pierre deux coups !

Les États-Unis sont loin d'être parfaits, mais ils ont une longueur d'avance sur nous et ils savent qu'ils sont racistes, ce qui est complètement tabou en France.

Je me réjouis pour les États-Unis de ce tournant vers la gauche et j'espère que ça servira d'exemple aux pays Européens qui n'ont cessé d'aller dans le sens inverse au fil des dernières années (et on voit comme tout le monde va bien ! Ca nous réussit la droite au pouvoir). Cependant, si on veut que ça change, il faut qu'on s'en donne les moyens !
C'est bien joli de critiquer le fait que Ségolène Royal soit quasiment première secrétaire du PS, mais si nous voulons quelqu'un qui nous fasse aussi rêver et qui semble efficace, à nous de faire émerger ceux qui le méritent ! Obama n'est pas tombé du ciel, et il a été élu en amont...

Certes, le système américain est différent. Ici, quand on est inscrit pour voter, on s'inscrit automatiquement à un parti. C'est un peu étrange parce qu'on tient tellement à l'anonymat en France que ça parait difficilement imaginale. En effet, tous les gens inscrits chez les démocrates ont pu voter pour Barack Obama ou Hillary Clinton. D'ailleurs, il y a beaucoup de gens qui s'inscrivent chez les démocrates s'il sont républicains dans l'idée de voter pour le candidat qu'ils imaginent perdre le plus facilement face au candidat républicain. Un peu comme ceux qui ont voté Bayrou stratégiquement, j'imagine (je ne parle pas de ceux pour lesquels il s'agissait d'une conviction).

Vous l'aurez compris, le sort de la France m'inquiète et j'ai surtout l'impression que le monde s'égare un peu en célébrant la victoire d'Obama partout. Qui suis-je pour faire une telle déclaration, me direz-vous ? J'ai sûrement plus célébré sa victoire que la plupart des français... Cependant, c'est justement la proximité de cet événement et le fait que tout en en faisant partie, je n'avais qu'un pouvoir d'encouragement au vote, mais pas celui d'y participer, qui m'a frappée et m'a fait me dire qu'il fallait aussi changer les choses dans le pays où je peux voter. Yes we can !

Aussi, si vous ne supportez plus la politique française, la seule chose que j'ai à dire c'est : engagez vous ! Ne laissez pas la situation pourrir, ni les français s'enquiloser...

Voilà, vous devez tous vous sentir agressés maintenant, mais les critiques incessantes sur un PS condamné me rendent folle - je ne défends pas du tout le PS qui me désespère tout autant - mais c'est seulement récemment que j'ai pris conscience du fait qu'on peut aussi avoir un poids dans le choix du candidat et sa potentielle victoire. J'ai appelé des gens en Floride pour les inciter à s'engager et à voter, ça a été une tâche essentielle du site MoveOn.org, et la Floride est devenue démocrate ! Et comme je trouve que Barack Obama est un politicien exceptionnel, je fais comme lui et répète sollennellement : Yes we can (too).

Clémence a aussi immortalisé la soirée, elle en a fait un Diapobama (qui montre que j'ai passé la soirée les bras en l'air).